• Émotion primaire

         C’est bien là, tout au fond de nos cœurs que siège la mémoire. Malgré tous les attraits de l’herbe étrangère, malgré toutes les joies que suscite la distance, l’infidèle de corps revient vers sa femme...

                 C’est bien là, tout au fond de nos cœurs que siège la mémoire. Malgré tous les attraits de l’herbe étrangère, malgré toutes les joies que suscite la distance, l’infidèle de corps revient vers sa femme.

               Parce que la force humaine est sa grande faiblesse, parce que l’éphémère veut défier les étoiles.

                 Sans chercher à dicter à la main un discours, sans chercher le poème, perfection du langage, le cœur parle pourtant et révèle sa braise, ses larmes se font encre, une encre des plus pures, si pure que la nuit chassant tous les nuages ne saurait imiter cette profondeur orpheline…

                 Mais pourquoi voir de l’être les blessures en son cœur ? Pourquoi se fasciner pour les heures de douleur et reléguer les joies au rang des facéties ? Pourquoi aimer le noir où pourtant est la peur ? Peur de tant avoir mal et peur de s’oublier.

                 Parce que dans les cœurs il y a plusieurs maîtres et chacun a son antre.

                 L’Allégresse, légère, ne connait de verrou et laisse de son antre la porte au bon-vouloir. C’est le lieu des transports où les valeurs se perdent, où les notions s’effacent, où les êtres s’oublient…

                 La Tourmente tient sa porte à l’épreuve des vents, ainsi bien peu d’émois en franchissent le seuil. Cependant voici là le siège des humeurs, où la voix se fait vraie, car nul ne sait souffrir sans que la plainte arrachée à ses lèvres sorte de son être. C’est ici qu’est logé le cri premier des âmes, cet élan de douleur qui annonce la vie ; c’est ici que le vrai installe son royaume…

                 Alors que les repères s’effondrent comme sable, l’être cherche l’essence, la légitimité. C’est ainsi qu’il questionne toutes ces évidences qui donnent aux ignorants les honneurs des savants.

                 Peut-être que parfois la poésie s’installe sous les branches si lourdes d’un vieux sol pleureur où elle trouve le sang dont rassasier sa plume avide des soupirs en la prose des âmes… 
     

     

    W.P 

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